Veolia est un acteur majeur de l’innovation écologique. Nous le verrons notamment intervenir dans la gestion des déchets nucléaires,
(cet article est voué à évoluer. en effet, Veolia est une très grosse entreprise que nous évoquerons sans doute régulièrement sur ce site)
Courte histoire de Veolia (très résumée)
L’histoire de Veolia remonte au XVIIIe sièce, avec la Compagnie des Eaux de Paris. La Compagnie générale des eaux naît un peu plus tard, le 14 décembre 1853. L’entreprise se diversifie considérablement à partir des années 80, reprenant par exemple la Compagnie générale d’entreprises automobiles en 1989, investissant dans les médias, notamment en participant à la création de Canal+ en 1983 ou en créant Cegetel en 1996 …
En mai 1998, elle devient Vivendi, avec deux pôles: un pôle communication et un pôle environnement. C’est ce dernier qui va nous intéresser ici. En 2003, il est renommé Veolia environnement. Il y a alors plusieurs divisions: eau, propreté, services énergétiques et transport. Cette dernière (transport) est cédée en 2013 et devient Transdev. En 2014, Veolia Environnement devient officiellement Veolia.
Activités d’intérêt
Nous avons vu Veolia avoir une action importante dans plusieurs domaines. Il se présente globalement comme « référence mondiale de la gestion optimisée des ressources ». Il est notamment actif en
- traitement des eaux
- par son expertise en robotique
Traitement des eaux
Veolia avait notamment été appelée en urgence par Tepco pour décontaminer l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs de Fukushima suite à la catastrophe, en 2011.
En mai 2016, Veolia aurait créé à Hong Kong la plus grande usine de retraitement du monde.
Le traitement des eaux peut être source de méthane. Aussi, en février 2022 Veolia et TotalEnergies auraient signé un accord pour valoriser le biométhane issu des centres de traitement de déchets et d’eaux usées de Veolia
Expertise en robotique
Véolia a également fourni un robot à Tepco en 2014, pour inspecter le réacteur 2 de Fukushima et faire l’état des dommages causés par la catastrophe.
Création de filiales et acquisitions d’entreprises
Assainissement des équipements irradiés
L’une des activités de Veolia est l’assainissement des équipements irradiés. Le groupe a plusieurs entreprises agissant dans ce secteur, dont principalement Kurium et Asteralis.
Asteralis est la filiale de Véolia spécialisée dans le secteur nucléaire.
Kurion est initialement une entreprise américaine spécialisée dans les techniques d’assainissement des résidus faiblements radioactifs. Son intervention aurait notamment permis de stabiliser la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Elle a été par Veolia a racheté pour 350 millions de dollars en février 2016. Elle a été renommée Veolia Nuclear Solutions (VNS).
Voici l’organigramme présenté par Veolia:
Nouveaux projets
Veolia a lancé des projets importants dans la Greentech.
En matière nucléaire, par la filiale Asterialis, Veolia a fondé :
- Graphitech, avec EDF (Cyclife), pour démanteler les centrales au graphite.
- Waste2glass, avec EDF (Cyclife), pour développer et commercialiser Geomelt, un procédé de vitrification des déchets.
FAQ
Véolia est une multinationale française rassemblant plus de 200 000 employés dans le monde. Elle est notamment spécialiste de la gestion du cycle de l’eau, de l’énergie et des déchets.
Veolia travaille essentiellement avec le secteur public (gouvernements et collectivités territoriales), mais aussi avec de grands industriels privés.
L’une des ambition de Veolia est d’avoir un rôle centrale dans la transformation écologique.
Veolia vaut 20.83 milliards de dollars au 20 janvier 2023.
ArcelorMittal est le second groupe sidérurgique au monde, avec une production annuelle de 71.5 millions de tonnes d’acier en 2020. Il investit d’importants moyens dans la décarbonation de sa production d’acier.
Nous allons surtout détailler ici ses projets pour décarboner sa production d’acier. Ensuite, nous présenterons rapidement l’histoire de ce groupe mondial.
Projets pour décarboner la production d’acier
La production d’acier est l’une des principales sources d’émissions de gaz à effets de serre: autour de 7% des émissions totales ! En cause: le processus actuel, qui produit automatiquement de grandes quantités de CO2. En effet, le principal procédé actuel, les hauts fourneaux, on vaporise du carbone (coke) sur du fer pour le désoxyder, puis, le carbone se mélant au fer, on enlève le carbone en l’oxydant, générant encore plus de CO2.
La division européenne d’ArcelorMittal viserait la diminution de 30% des émissions de CO2 en 2030 et le fait de devenir neutre en carbone en 2050. Pour cela, ils proposent deux axes:
- La captation carbone et son utilisation.
- L’utilisation d’hydrogène, que ce soit en en injectant dans les hauts fourneaux ou en passant par la voie DRI-EAF.
Ils chiffrent l’ensemble de leur prévisions à une augmentation des coûts de production de 30-60% pour la voie Smart Carbon et de +50-80% pour la DRI. C’est très bien présenté dans leur document « Climate Action in Europe ». (5)
L’industriel utilise déjà d’autres solutions plus secondaires:
- La réutilisation du laitier d’aciérie pour produire du ciment
- Le remplacement du coke par du biocharbon
- La récupération de chaleur.
La captation carbone (CCUS)
Une des pistes pour décarboner les aciéries serait évidemment la capture et l’usage/stockage de carbone. ArcelorMittal appelle cette pist « Smart Carbon ». L’industriel a d’abord étudié dans l’unité « Steelanol » à Gand (Belgique) avec Lanzatech la possibilité de transformer biologiquement le carbone des gaz en bioéthanol ou autre matière première. C’est le projet Carbalyst, qui a représenté un investissement de 180 millions€, pour concevoir le prototype industriel. Il devrait permettre de réduire les émissions de l’usine de 125K tonnes de CO2 et produirait 80 millions de litres de bioéthanol. (5) Toutefois, l’entrée en production serait fin 2022. (7)
Sur ce modèle, le projet CarbHflex à Fos-Sur-Mer a été annoncé le 3 novembre 2020. (7)
Dans cet axe, il y a également le projet IGAR, consistant à produire du syngaz à partir de CO2.
L’hydrogène pour décarboner la réduction du fer
L’hydrogène est, comme le carbone, un gaz réducteur, c’est-à-dire qu’il permet d’extraire l’oxygène présent dans le fer à l’état naturel (hématite Fe2O3). Il peut donc se substituer, dans ce rôle, au coke. Il y a deux manière de l’utiliser à cette fin: soit en l’injectant dans le procédé classique (hauts-fourneaux), soit en utilisant la piste DRI-EAF.
Nous approfondissons ce sujet dans notre article sur la décarbonation de la production d’action par l’hydrogène.
Injection d’hydrogène dans les hauts-fourneaux
La piste la plus simple est sans doute d’injecter de l’hydrogène dans les hauts-fourneaux. Cela permet de diminuer le recours au coke. C’est le principe du projet Igar, mené à Dabrowka Gornicza et Dunkerque.
Les gaz de cokerie, très riches en hydrogène, seraient parfaits pour cet usage. Un projet en Espagne (Asturias) le prévoyant aurait du commencer en 2021. (4) Il y aurait ce type de projets à Ensenhüttenstadt et Brême.
DRI-EAF: la réduction du fer totalement décarbonée
En appliquant de l’hydrogène sur l’hématite, on arrive à en extraire l’oxygène et produire du fer pur par « réduction directe du fer ». Ensuite, on le fait fondre dans un four à arc électrique. C’est la piste DRI-EAF (Direct Reduced Iron – Electric Arc Furnace).
Notez que la DRI ne se fait pas forcément avec de l’hydrogène. La méthode la plus populaire actuellement est d’utiliser du méthane et l’industriel admet que « au départ, l’installation de DRI utiliserait du gaz naturel ». Il développe néanmoins la possibilité d’utiliser de l’hydrogène dans ses installation de Hambourg.
Il y aurait ce type de projets à Dabrowka Gornicza, Hambourg, Brême, Gand, Dunkerque, Avilés (ES) et Fos-Sur-Mer.
ArcellorMittal a annoncé le 3 février 2022 l’investissement de 1.7 milliards d’euros pour une unité DRI-EAF
La réutilisation du laitier d’aciérie (ciment, travaux publics …)
Le laitier d’aciérie est classiquement utilisé dans la composition du ciment, en plus de son composant principal (qui est très polluant à produire), le clinker. ArcelorMittal a créé une joint venture avec Ecocem Materials en 2007: Ecocem France. Elle valoriserait le laitier de haut-fourneau, (notamment?) sous forme d’un ciment utilisant moins de clinker et dont l’empreinte carbone serait « 34 fois inférieure à celle du ciment classique. » (ArcelorMittal)
Nous approfondissons la problématique du ciment dans notre article sur la décarbonation du ciment par l’hydrogène.
Remplacement du coke par du biocharbon
ArcelorMittal a lancé le projet Torero à Gand ayant pour objet de remplacer le coke par du bois transformé en biocharbon.
La récupération de chaleur
Le site de Florange utiliserait « la chaleur présente dans les fumées pour réchauffer l’air qui va servir de comburant pour le gaz consommé dans les fours ». (2)
La chaleur des usines peut également être récupérée pour chauffer les villes attenantes. C’est le cas pour les usines de Dunkerque (qui ferait cela depuis 1982 et économiserait 450 000 tonnes de CO2 (par an?)) et de Saint-Chély d’Apcher. C’était annoncé à Florange pour 2018, mais je ne sais pas où ça en est. A Dunkerque, elle est aussi utilisée pour générer de l’électricité. Cela représenterait 200MW d’électricité chaque année. (2)
Rapide histoire d’ArcelorMittal
La montée en puissance de Mittal Steel
D’abord créée en 1976 comme filiale d’une des entreprises du groupe sidérurgique indien Ispat Industries (créé par le père de Lakshmi Mittal) sous le nom ISPAT International, l’entreprise se s’émancipe de ce lien en 1995.
Le principal levier de croissance a été le rachat d’entreprises sidérurgiques en difficulté (1), dont il modernisait le fonctionnement. Elle a notamment acheté Irish Steel au gouvernement britannique pour 1£ en échange de l’engagement d’injecter 25 million£, avec une subvention additionnelle de 38.2 millions£. (source)
En fusionnant avec LNM Holdings en 2004, ISPAT International devient Mittal Steel. Elle était déjà le premier producteur mondial d’acier en 2005 avec une production annuelle de 57 millions de tonnes d’acier.
Arcelor, un ancien géant de l’acier
L’histoire d’Arcelor remonte à l’entreprise luxembourgeoise Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange (ARBED SA), formée en 1911 par la fusion de plusieurs entreprises, dont les origines remontent elles-mêmes au XIXe siècle (1838 pour les Les Forges d’Eich, Le Gallais, Metz et Cie; 1856 pour la Société Anonyme des Mines du Luxembourg et Forges de Sarrebruck et 1882 pour la Société Anonyme des Hauts Fourneaux et Forges de Dudelange). Près d’un siècle plus tard, en 2001, l’entreprise fusionne avec Aceralia et Usinor pour former Arcelor. Elle produisait en 2005 42.8 millions de tonnes d’acier chaque année. C’était le second producteur mondial.
L’OPA sur Arcelor, la naissance d’ArcelorMittal
Mittal Steel lance l’OPA le 27 janvier 2006. Refusant d’abord l’offre de rachat, la direction d’Arcelor accepte l’acquisition de 44% le 25 juin 2006. Les deux entreprises fusionnent en deux étapes et deviennent ArcelorMittal en 2007.
Le groupe a néanmoins subi des revers et ne produisait plus que 71.5 millions de tonnes en 2020, passant derrière le chinois Baowu. La rentabilité semble néanmoins avoir largement augmenté. Ils prévoient « de réduire de 25% l’intensité de ses émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport à 2018 – et de 35% en Europe ». (Figaro)
FAQ
ArcellorMittal est le premier groupe sidérurgique et minier mondial. En raison des enjeux environnementaux de son activité et de sa nature stratégique, il est très impliqué dans l’innovation à travers son fonds d’investissement XCarb innovation.
L’entreprise Arcelor résultait elle-même de la fusion de trois sidérurgistes européens: Aceralia, Arbed et Usinor. En 2006, elle est absorbée par Mittal Steel Company et devient ArcelorMittal
Lakshmi Mittal possède 33.8% de l’entreprise. Ensuite viennent des fonds, comme BlackRock (3.46%), Banque centrale de Norvège (1.98%), The Vanguard Group (1.75%) ou le Crédit agricole (1.3%).
Sources:
- History of Arcelor Mittal, https://www.steelonthenet.com/kb/history-arcelor-mittal.html
- Economie circulaire, https://france.arcelormittal.com/developpement-durable/economie-circulaire.aspx
- ArcelorMittal, https://fr.wikipedia.org/wiki/ArcelorMittal
- « ArcelorMittal Europe produira de l’acier vert à partir de 2020 », https://france.arcelormittal.com/news/2020/oct/arcelormittal-europe-produira-de-iacier-vert-a-partir-de-2020.aspx
- Climate Action in Europe, 2020, https://corporate.arcelormittal.com/sustainability/climate-action-in-europe
- https://corporate.arcelormittal.com/climate-action/decarbonisation-technologies/carbalyst-capturing-and-re-using-our-carbon-rich-waste-gases-to-make-valuable-chemical-products
- https://www.fo-arcelormittal-fos.fr/blog/c/0/i/51149720/fos-sur-mer-arcelormittal-mediterranee-se-lance-dans-l-acier-vert
Le groupe Vicat est une entreprise de production de ciment employant 9500 personnes dans le monde et générant plus de 3Md€ de chiffre d’affaires. Il développe plusieurs solutions permettant de réduire son empreinte carbone, l’industrie du ciment représentant 7 à 8% des émissions globales de gaz à effets de serre.
L’histoire du groupe Vicat
L’histoire du groupe Vicat s’inscrit, rien de moins, que dans l’héritage de l’un des inventeurs les plus importants du ciment moderne: Louis Vicat. Ce dernier, alors qu’il devait construire un pont à Souillac, en Dordogne, a étudié des compositions de liants hydrauliques et a publié en 1818 sa théorie de l’hydraulicité. Il a ainsi conçu les bases du ciment moderne, qu’il n’a néanmoins pas breveté, souhaitant que sa découverte profite au plus grand nombre. C’est son fils, Joseph Vicat qui créa l’entreprise en 1853 (qui ne prend le nom de Vicat & Cie qu’en 1867).
Jusque dans les années 70, l’entreprise est purement nationale.
L’entreprise rachète une cimenterie aux Etats-Unis en 1974, puis accélère l’internationalisation à partir de 1987 (US, Turquie, Sénégal …). Le groupe propose aujourd’hui évidemment du ciment, mais aussi du béton (= matière prète à l’emploi), des granulats et quelques activités annexes (« transport, fabrication de sacs, la production de papier, la chimie du bâtiment et les produits de second oeuvre »). Surtout, ils ont développé des solutions bas carbone, dont nous allons parler juste après.
D’après leurs documents, en 2021, le groupe avait notamment:
- 16 cimenteries et 72 carrières de granulats
- vendu 28 millions de tonnes de ciment en 2021, 10 millions de m3 de béton et 24 millions de tonnes de granulats
- généré 3,123 milliards d’euros de chiffre d’affaires et employé près de 9500 personnes.
Le cimentier Vicat et l’écologie
La cimenterie est l’un des secteurs industriels les plus polluants, représentant à elle seule 7 à 8% des émissions mondiales de gaz à effets de serre. Outre les quantités phénoménales de roches qu’il faut extraire et transporter, la transformation de la roche en clinker (l’élement de base du ciment) produit énormément de CO2: d’une part il faut chauffer la pierre à de très hautes températures et en plus pour libérer le carbone qu’elle contient. Au total, pour la production d’une tonne de clincker, 330 kg de CO2 sont générés pour la production de chaleur et 535 kg de CO2 pour la seule réaction chimique.
Le groupe Vicat annonce travailler à réduire son empreinte carbone et aurait investi 23 millions d’euros dans ses projets de décarbonation en 2019 et 52 millions en 2020. (rapport d’activité 2020) Il semble engagé sur plusieurs pistes: de nouvelles formulations, l’utilisation de combustibles alternatifs et, de manière générale, la mobilisation des synergies entre la décarbonation du ciment et l’hydrogène.
De nouvelles formulations
Vicat a développé des formulations de ciments qui seraient éco-responsables. Ce serait le cas de sa gamme Naturat, « composé de pouzzolanes naturelles issues des volcans d’Auvergne ».
Ils auraient développé une gamme de béton « DECA« . DECA1 aurait une empreinte carbone réduite de 10 à 20% et DECA2 de >20%. S’y ajouterait des camions-toupies (= les camions avec un cylindre qui tourne où on mélange le béton) « Oxygène », fonctionnant au biométhane liquéfié (et à l’électricité?).
L’utilisation de combustibles alternatifs
L’une des pistes déjà exploitée par le secteur cimentier est d’utiliser des combustibles alternatifs pour produire le clinker. Vous allez avoir des déchets ou bien de la biomasse. S’agissant des déchets, je ne suis pas certain de l’impact positif écologique (à vérifier, mais le communiqué de Vicat laisse suggérer qu’il n’y a pas d’économie d’émissions). Vicat annonce que la part de biomasse utilisée en 2020 a permis d’éviter l’émission de 685 000 tonnes de CO2. (Rapport d’activité 2020)
Une piste serait d’utiliser comme combustible alternatif de l’hydrogène. En effet, la flamme du gaz a des caractéristiques difficiles à reproduire avec de la biomasse ou des déchets. Cela pourrait être réussi en les combinant avec de l’hydrogène. C’est l’une des pistes pour produire du ciment bas carbone.
La production d’hydrogène et la cimenterie
Une autre synergie entre l’hydrogène et la cimenterie est dans l’utilisation de la chaleur produite par le processus pour alimenter certains procédés d’électrolyse fonctionnant à hautes températures.
Vicat est l’un des associés fondateurs de Genvia, l’entreprise française développant des électrolyseurs haute température réversibles. Avec une efficience de plus de 95% et la possibilité de faire office de pile à combustible, cela permettrait de viabiliser l’utilisation d’hydrogène comme moyen de stabilisation de l’approvisionnement d’électricité. Le lien avec la cimenterie est que ces électrolyseurs ont besoin de chaleur pour fonctionner et pourraient réutiliser la chaleur fatale produite par la production de ciment.
Hynovi: captation carbone et production de méthanol
Le projet Hynovi aurait pour objet de capter 40% du CO2 émis par une cimenterie (en Isère) et à le combiner avec de l’hydrogène produit par un électrolyseur de 330MW (fourni par Hynamics, la filiale d’EDF) pour produire 200 000 tonnes de méthanol. Cela permettrait d’éviter l’émission d’environ 500 000 tonnes de CO2/an. C’est un très beau projet, qui mobilise à la fois les synergies entre production d’hydrogène et de ciment (cogénération de chaleur) et entre l’hydrogène et le CO2. On évite ainsi les problèmes de transport et de stockage du dihydrogène causés par les caractéristiques physiques de la minuscule molécule.
Il semble malheureusement n’être qu’ à un stade précoce:
Dans le cadre de l’appel à projets « Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC/IPCEI) », Hynovi a été pré-notifié par l’État français et est en cours d’instruction par la Commission européenne.
Vicat, 9 septembre 2021
FAQ
Louis Joseph Vicat, qui a inventé le ciment moderne par sa théorie de l’hydraulicité en 1818, était un ingénieur français.
La composition du ciment dépend du type de ciment. Ceux de la meilleure qualité sont essentiellement composés de clinker.
Tesla est un constructeur automobile de voitures électriques. Alors qu’elle n’existe que depuis 2003, l’entreprise vaut autant que les 9 plus gros constructeurs automobiles réunis.
Histoire de Tesla
La Fondation de Tesla
Tesla est créée le 1er juillet 2003 par Martin Eberhard et Marc Tarpenning sous le nom de Tesla Motors. L’idée était alors déjà de créer « un constructeur automobile qui soit également une entreprise technologique ».
Elon Musk arrivera en fait d’abord en tant qu’investisseur: il investit 6.5 et 7.5 millions d’euros du premier tour de table en février 2004. Il devient ensuite président du conseil d’administration.
Ces trois personnes, ainsi que les deux premiers employés (Ian Wright et J.B.Straubel), ayant rejoint Tesla respectivement en 2003 et 2004, sont considérés comme les cofondateurs de Tesla Motors.
Une voiture électrique révolutionnaire : la Roadster
Dès le début, la stratégie est de commencer par des voitures de sport haut de gamme pour aller vers des voitures plus grand public.
La première pierre de cette stratégie était la Tesla Roadster : une voiture de sport électrique, qui a été produite de 2008 à 2012.
Cette période amène de nombreux changements sur le plan organisationnel. Eberhard est évincé du poste de PDG en 2007, avant de quitter l’entreprise en janvier 2008, suivi par l’autre cofondateur, Marc Tarpenning le même mois. Elon Musk devient le PDG en octobre 2008.
Il y a également eu plusieurs levées de fonds, qui ont porté la somme levée à 187 millions de dollars en janvier 2009. Elon Musk a rajouté encore 70 millions à cette somme et l’entreprise a obtenu un prêt de 465 millions de dollars du département de l’Energie des Etats-Unis.
Tesla en bourse, énergie model S, X
La production du modèle « model S » fait changer l’entreprise d’échelle. Tesla achète en 2010 une ancienne usine à Frémont pour 42 millions de dollars, qui sera baptisée « Tesla Factory ». Le mois suivant, en juin, Tesla Motors entre en bourse. Elle lève ainsi 226 millions de dollars.
La production du Roadster est stoppée en janvier 2012 et, en juin, est lancée la seconde voiture du constructeur : la berline de luxe « Model S« . Elle sera la voiture électrique la plus vendue au monde en 2015 et 2016, malgré son prix prohibitif : plus de 70 000$.
Tesla fait aussi son entrée, en avril 2015, sur le marché du stockage d’énergie avec les batteries domestiques Powerwall et industriels Powerpack. Elle reçoit des commandes représentant 800 millions de dollars dans les semaines qui suivent. Pour les construire, la première gigafactory, prévue dès 2014, est construite dans le Nevada. Elle a été inaugurée le 29 juillet 2016.
La seconde Gigafactory a été lancée également en 2014 dans la ville de Buffalo, dans l’Etat de New York, pour produire des cellules photovoltaiques. Elle est opérationnelle à partir d’août 2017.
Le troisième véhicule de l’entreprise, le SUV de luxe « Model X » est lancé en septembre 2015.
Elle acquiert en 2016 Solarcity, une société qui fabrique, finace et installe des panneaux solaires photovoltaïques.
Tesla à la conquête du marché
La Tesla Model 3 est commercialisée à partir de juillet 2017. Moins chère que les modèles précédents, elle vise le marché de masse, avec succès : dès son lancement, elle mobilise 455 000 précommandes … L’entreprise a néanmoins eu des problèmes de production pour toutes les honorer.
Elle étend ses capacités avec plusieurs nouvelles « gigafactory »:
- L’usine Giga Shanghai en 2019, ouverte le 30 décembre 2019
- La Giga Berlin, annoncée en 2019 qui devrait ouvrir fin 2021
- La Giga Texas, dont la construction a commencé en novembre 2020
L’entreprise devient rentable: après 4 trimestres bénéficiaires cumulés, elle entre dans l’indice S&P500 et en devient immédiatement la 6e plus grosse entreprise.
La capitalisation boursière de Tesla exploise à partir de 2020. Le 10 janvier, elle devient le constructeur automobile américain le plus valorisé et, le 10 juin 2020, sa capitalisation dépasse celle de BMW, Daimler et Volkswagen réunies. Le mois suivant, elle atteint 206 milliards de dollars, dépassant celle de Toyota, alors le constructeur automobile ayant la plus haute valorisation au monde. Elle est encore multipliée par 4 cette même année, atteignant 848 milliards de dollars en janvier 2021, soit plus que les 9 plus gros constructeurs cumulés et la 5e société la plus côtée aux Etats-Unis …
Les modèles de voiture Tesla
Tesla a commercialicé 5 modèles :
- Roadster
- Model S
- Model X
- Model 3
- Model Y
Le constructeur automobile a aussi annoncé la Tesla Roadster II.
Tesla Roadster
Dévoilée le 19 juillet 2006, la Roadster a commencé à être produite en série le 17 mars 2008. Elle avait déjà une autonomie de 370 km et pouvait passer de 0 à 100 km/h en 3.7 secondes. Ce sont des records pour l’époque.
Elle coûtait près de 120 000€ ou 125 000$ et s’est distribuée à 2680 exemplaires. Sa production s’est arrêtée à la fin de 2011.
Tesla Model S
Berline de luxe commercialisée dès 2012 avec une batterie de 58.5 kWh, elle avait une autonomie EPA de 335 km. Sa batterie peut maintenant atteindre 98 kWh et son autonomie EPA 539 km. Le modèle 2021 irait encore plus loin, avec une autonomie de 628 km à 837 km. Son prix va de 89 990€ à 139 990€ selon le modèle.
Challenge avait notamment testé en 2015 un modèle à 128 300€ avec les options. O1net nous propose également un test intéressant avec un modèle à 85 000€.
Tesla Model X
Le Model X est un SUV familial commercialisé à partir de 2015. Son prix de lancement serait entre 57 400 (43 493 €) et 100 000 dollars (75 770 €).
A son lancement, il serait doté d’une batterie entre 70 et 90 kWh proposant une autonomie EPA entre 322 et 414 km. Elle fait maintenant 100 kWh et propose une autonomie de 465 km EPA.
Il a dépassé en 2017 les 70 000 ventes.
Tesla Model 3
Le Model 3 était prévu depuis 2007, dans le cadre de la stratégie mentionnée plus haut : aller de la voiture de luxe à la voiture grand public. Elle est commercialisée à partie de 2017 avec une batterie de 50.2 kWh à 74.5 kWh, proposant une autonomie NEDC de 445 à 668 km.
La batterie fait maintenant 52.2kWh à 77.4 kWh pour une autonomie NEDC de 508 à 657 km. Le prix est beaucoup plus abordable, sa version de base étant disponible à 43 800€ avant bonus écologique, 36 800€ après.
Tesla Model Y
Commercialisée à partir de 2020, la Tesla Model Y est un SUV proposant une autonomie WLTP de 480 à 540 km avec une baterie de 77.4 kWh (utilisables). Sur autoroute, elle peut faire 350 à 390 km d’une traite.
Il couterait, de base, 63 000 ou 70 000€.
Projets
Plusieurs modèles annoncés ne sont pas encore commercialisés.
Tesla Roadster II
La nouvelle version de la fameuse voiture de sport Tesla est annoncée pour 2020 au prix de 200 000 dollars. Elle pourrait passer de 0 à 100 km/h en 1.1 secondes et dépasser les 400 km/h.
Tesla Semi
Le Tesla Semi, annoncé en 2017, est un semi remorque électrique dont la production serait prévue pour 2021. Il y avait déjà en 2020 des milliers de commandes de marques prestigieuses.
Ils auraient une autonomie de 480 à 800 km (!!!) et couterait entre 150 000 et 200 000$. Il permettrait également d’économiser sur le carburant, en passant à une consommation de 1,51$ par mile pour un camion diesel à 0.85$ pour le Tesla Semi.
Tesla Cybertruck
Le Tesla cybertruck est un utilitaire tout terrain de type pick-up dont la production est prévue à partir de 2021. Il aurait une autonomie entre 400 et 800 km EPA et un prix entre 40 000 et 70 000$.
Pour aller plus loin
L’article Wikipedia est très très riche. Il vous renvoie également vers des pages très fournies sur les différents modèles.
Renault est un constructeur automobile créé en 1898 qui forme, avec ses alliés Nissan et Mitsubishi, le premier groupe de constructeurs automobile. C’est un acteur important de la mobilité électrique et hydrogène.
Dans cet article nous présenterons :
- L’histoire (très synthétiquement) de Renault
- Les véhicules électriques à batterie Renault
- Les véhicules électriques à hydrogène Renault
(Synthétique) histoire de Renault
Naissance
L’entreprise Renault est créée en 1898 par trois frères Louis, Marcel et Fernand Renault, d’abord sous le nom « Renault Frères ». S’adressant d’abord à une clientèle aisée, ils s’orientent vers les taxis, avec une première commande de 250 véhicules en 1905.
Le constructeur participe aussi aux courses automobiles, les frères (Marcel et Louis) allant jusqu’à conduire eux-mêmes leurs véhicules. Leurs succès (Marcel gagne la course Paris-Vienne en 1902) accélèrent le développement de l’entreprise.
Toutefois, Marcel se tua en 1903 dans une course, ce qui pousse Louis à ne plus participer à ces courses. En 1906, Fernand se retire de la compagnie pour raisons de santé. En 1908, Louis rachète les parts de ses frères et renomme l’entreprise Renault.
Renault et les guerres mondiales
En 1914, le constructeur va se diversifier, produisant des munitions et des avions militaires. En 1917, ils développe même l’emblématique Renault FT, qui aurait été « le véhicule de combat blindé et chenillé le plus efficace de la Première Guerre mondiale« .
En 1922, l’entreprise ouvre son capital et devient une Société Anonyme.
Elle se lance notamment, ensuite, dans la machinerie agricole et industrielle.
En 1928, Renault produit 45 809 automobiles par an.
Avec la seconde guerre mondiale et l’occupation, les usines Renault sont saisies par les autorités allemandes et le prince Von Urach est mis à leur tête. Les usines seront bombardées par les alliés le 3 mars 1942 et en septembre 1943.
En août 1944, les usines sont libérées, mais Louis Renault est emprisonné : il est accusé d’avoir collaboré. Malade au moment de son incarcération, il meurt un mois après dans la prison de Fresnes. Il avait 67 ans.
L’entreprise est nationalisée en 1945 et devient la « Régie Nationale des Usines Renault » avec Pierre Lefaucheux à sa tête.
Une entreprise nationalisée
Renault développera notamment la 4CV en 1947, qui fut une des premières voitures populaires en Frances et l’un des emblêmes de la modernisation du pays d’après guerre. Elle obtient plusieurs succès dans des courses automobiles.
Fabriquée à plus d’un million d’exemplaires à son arrêt de production en 1961, elle fut remplacée par la Dauphine, qui fut fabriquée à plus de 2 millions d’exemplaires.
En 1984, la Régie est « au bord de l’abîme » avec un déficit de 12.5 milliards de francs. Le président est remercié et remplacé par Georges Besse, qui est assasiné le 17 novembre 1986 par un commanda d’Action Directe.
Le constructeur automobile est privatisé en 1990 et entre en Bourse en 1994.
Actualités
Parmis les modèles très connus, on peut citer la Twingo, Clio, Mégane, Scénic, Espace et Kangoo. C’est le plus gros constructeur automobile Français.
Renault et Nissan prennent d’importantes participations au capital l’une de l’autre en 1999. Il prit également le contrôle (51%) de Dacia le 2 juillet 1999 pour 50 millions de dollars. En 2001, Renault échange à Volvo 21,6% des parts de cette dernière contre 100% de Renault Trucks (alors Renault V.I.). En 2016, Nissan prend 34% de Mitsubishi. Les synergies entre les trois entreprises atteindraient 5.7 milliards d’euros en 2017. Voilà la structure du groupe en 2007 :
Notez qu’elle a vendu ses parts dans Volvo en 2010 et 2012. Carlos Ghosn est devenu PDG de Renault en 2005. Il démissionne en 2019 suite aux poursuites du gouvernement japonais à son encontre. Pour aller plus loin, l’article Wikipedia sur son histoire est extrêmement riche. Pour les données financières et de production, vous pouvez consulter ce rapport de 2018.
Les véhicules électriques Renault
L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi serait, depuis 2017, le premier constructeur automobile mondiale. Elles auraient vendu 540 623 véhicules électriques entre 2010 et 2018.
Leurs modèles électriques sont :
- La Renault Twizy, une toute petite voiture électrique monoplace, avec 100km d’autonomie.
- La Renault Twingo Electric, une petite voiture citadine, avec une autonomie de 190km.
- La Renault Zoe, une voiture avec une autonomie de 395 km.
- La Renault Kangoo ZE électrique, un utilitaire avec une autonomie de 230 km.
Les voitures à hydrogène Renault
Renault est également un acteur de la mobilité hydrogène et propose deux véhicules à hydrogène:
Notez que les Renault Master sont commercialisés par Renault Trucks, qui n’est plus une filiale Renault, mais Volvo.
FAQ
Renault possède notamment les marques Renault, Dacia, Alpine et Mobilize.
Depuis 2015, le slogan est « Renault – Passion for life« . Cela fait écho à celui de 1985 (« Renault, Des Voitures à Vivre« ), auquel s’était substitué « Changeons de vie, changeons l’automobile » en 2003, avec l’arrivée des véhicules électriques.
Le groupe Renault est aujourd’hui présidé par Jean-Dominique Senard (depuis le 24 janvier 2019) et dirigé par Luca de Meo, qui a succédé à Carlos Ghosn le 1er juillet 2020.