Les réacteurs français de première génération UNGG

Les réacteurs nucléaires de première génération, développés dans les années 1950 et 1960, ont marqué le début de l’industrie nucléaire civile. Parmi ces réacteurs, l’uranium naturel graphite gaz (UNGG) est une technologie distincte qui a été principalement utilisée en France. Cet article vise à présenter l’histoire et les caractéristiques de la technologie des réacteurs UNGG, en s’adressant à un public savant mais non familier avec ce sujet particulier.

Histoire des réacteurs UNGG

La technologie des réacteurs UNGG trouve ses origines dans les années 1940, lorsque la France a lancé son programme nucléaire à des fins militaires et énergétiques. Les premiers réacteurs UNGG ont été construits dans les années 1950 et 1960, avec la mise en service du réacteur G1 à Marcoule en 1956, suivi par les réacteurs G2 et G3 en 1959 et 1960, respectivement.

Les réacteurs UNGG étaient notamment destinés à la production de plutonium pour les armes nucléaires. Au total, neuf réacteurs UNGG ont été construits en France, dont certains ont été utilisés pour alimenter le réseau électrique national. Toutefois, la France a progressivement abandonné la technologie UNGG au profit des réacteurs à eau pressurisée (REP) à partir des années 1970. Le dernier réacteur UNGG en activité, la centrale de Bugey 1, a été fermé en 1994.

Caractéristiques des réacteurs UNGG

Comme les réacteurs Magnox britanniques, les réacteurs UNGG utilisent de l’uranium naturel comme combustible, ce qui signifie qu’ils n’ont pas besoin d’uranium enrichi. Cela a permis à la France de développer une filière nucléaire indépendante sans recourir à l’enrichissement de l’uranium, une technologie qui était alors principalement détenue par les États-Unis. C’est permis par l’utilisation, comme modérateur, de graphite et non d’eau. Le premier absorbe en effet moins les neutrons que la seconde. Le caloporteur est du CO2 pur, pour éviter l’oxydation du graphite.

L’héritage des réacteurs UNGG

Malgré leur déclin, les réacteurs UNGG ont joué un rôle important dans le développement de l’industrie nucléaire française et ont contribué à l’acquisition de compétences techniques et de connaissances dans le domaine de l’énergie nucléaire. La France est aujourd’hui l’un des plus grands producteurs d’énergie nucléaire au monde, avec près de 70% de son électricité provenant de centrales nucléaires, principalement des réacteurs à eau pressurisée.

En outre, l’expérience acquise avec les réacteurs UNGG a également permis à la France de développer des programmes de recherche et de développement dans le domaine des réacteurs avancés, tels que les réacteurs à neutrons rapides et les réacteurs à sels fondus.

Le challenge du démantèlement des réacteurs UNGG

Un problème pour les réacteurs utilisant le graphite comme modérateur est le volume énorme du bloc. Contaminé radioactivement, il pose des difficultés spécifiques pour être démantelé. Plusieurs entreprises travaillent à relever ce challenge, notamment à l’aide de la robotique. C’est notamment le cas de Graphitech et d’un projet européen, INNO4GRAPH.

Conclusion

Les réacteurs nucléaires UNGG de première génération ont joué un rôle clé dans les premières étapes du développement de l’industrie nucléaire française. Bien qu’ils aient été abandonnés en raison de leurs inconvénients en termes de sûreté, d’efficacité énergétique et de prolifération nucléaire, ils ont fourni à la France une base solide pour devenir un leader mondial dans le secteur de l’énergie nucléaire. Les leçons tirées de l’expérience des réacteurs UNGG continuent d’influencer la recherche et le développement de technologies nucléaires avancées et plus sûres pour répondre aux défis énergétiques et environnementaux du XXIe siècle.