L’échelle INES des événements nucléaires

L’échelle INES, pour International nuclear event scale (ou Échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques en français), classe les événements nucléaires civils selon leur degré de gravité sur le plan radiologique. Les moins graves, de 0 à 3 sont qualifiés d’incidents, alors que les plus graves, de 4 à 7 sont qualifiés d’accidents. Seuls deux événements ont mérité le classement de 7: les accidents de Tchernobyl et de Fukushima.

Elle concerne tant les événements dans les centrales nucléaires, que le transport de combustible ou bien la recherche.

La gravité de 0 à 3: les incidents nucléaires

Il y a 4 niveaux d’incidents nucléaires:

  • Le niveau 0, « écart »: il s’agit d’un simple écart, une anomalie n’ayant pas d’impact sur la sûreté. En France, il y en a autour de 1000 par an.
  • Le niveau 1, « anomalie »: il s’agit d’une anomalie dans le fonctionnement autorisé. Il n’y a pas d’effet négatif concret. En France, il y en a une centaine chaque année.
  • Le niveau 2, « incident »: une contamination significative se produit sur site ou bien un travailleur est surexposé. Il y en a quelques uns par an. Un exemple est l’inondation de la centrale nucléaire du Blayais en 1999.
  • Le niveau 3, « incident grave »: la contamination est grave ou un travailleur subit des effets aigus des suites d’une exposition. Il y a un très faible rejet à l’extérieur, l’accident est évité de peu. Un exemple est l’incident de Forback, lors duquel 3 employés pénètrent dans un accélérateur et sont irradiés.

Tous les incidents nucléaires sont signalés par l’exploitant à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). Seuls les incidents de niveau 0 ne sont pas systématiquement rendus publics. A partie du niveau 1, ils font l’objet d’un communiqué de presse.

La gravité de 4 à 7: les accidents nucléaires

Les accidents nucléaires se caractérisent tous par la perte des défenses en profondeur.

  • Le niveau 4, « accident n’entrainant pas de risque important à l’extérieur du site » : le réacteur ou les barrières radiologiques sont endommagées ou bien un travailleur est fatalement expos, il y a un rejet mineur, qui expose le public sans dépasser de limite sanitaire. Il y a par exemple eu le dommage d’un coeur de la centrale de Saint-Laurent-A2 en 1980. C’est le niveau maximum atteint en France.

A partir du niveau 5, l’événement implique un dommage grave aux réacteur ou aux barrières radiologiques.

  • Le niveau 5, « accident entrainant un risque hors du site ». Il y a un rejet limité de radioactivité, mais qui peut justifier des mesures, comme l’évacuation. L’exemple le plus connu est l’accident de Three Miles Island aux Etats-unis en 1970.
  • Le niveau 6, « accident grave ». Le rejet de radioactivité est important et peut justifier des contre-mesures radicales. Il n’y a qu’un exemple: la catastrophe de Kychtym en URSS en 1957.
  • Le niveau 7, « accident majeur » est le niveau maximal: le rejet est considérable et a un effet étendu sur la santé et l’environnement. Il y en a eu deux: les accidents de Tchernobyl et de Fukushima.




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