INNO4GRAPH: projet européen de démantèlement des centrales au graphite

Si on sait assez bien démanteler les réacteurs modérés à l’eau (comme les réacteurs français actuels), on sait encore assez mal s’occuper de ceux utilisant comme modérateur du graphite. Ce type de réacteurs inclut le cas des fameux RMBK soviétiques (à l’origine de Tchernobyl), mais aussi les premiers réacteurs français, dits UNGG (Uranium Naturel Graphite Gaz). Il y a en France, 6 de ces réacteurs à démanteler. Dans le monde, il y en a une cinquantaine de réacteurs utilisant le graphite à l’arrêt, en attente de démantèlement.

C’est pour trouver des solutions à ce problème qu’a été lancé le projet INNO4GRAPH.

L’objectif d’INNO4GRAPH

Le projet INNO4GRAPH a pour objet de concevoir « des modélisations 3D de scénarios de démantèlement ainsi que des outils de mesure des propriétés mécaniques et physiques » qui seront testés sur une maquette grandeur nature, le démonstrateur de Graphitec à Chinon.

Consortium, financement et avancement d’INNO4GRAPH

Coordonné par EDF, le projet représente un coût de 3, 8 millions d’euros, dinancés à hauteur de 3 millions d’euros par l’Union Européenne. Commencé le 1er septembre 2020, il devrait se finir le 31 août 2023.

Le consortium est composé de :

  • Electricité de France, EDF (coordinateur), France
    • Grand énergéticien français, opérant des centrales nucléaires et conduisant le démantèlement d’installations.
  • Cyclife Digital Solutions, France
    • Filiale d’EDF développant des solutions numérique autour de la gestion des démantèlements nucléaires
  • Graphitech, France
    • Filiale de Cyclife (EDF) et de Veolia Nuclear Solution dédiée à l’amélioration du démantèlement des réacteurs au graphite. C’est elle qui a développé le démonstrateur à Chinon.
  • Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA), France
    • Institut de recherche français important
  • ARTTIC, France
    • Entreprise généraliste dédiée à la recherche collaborative.
  • Empresa Nacional De Residuos Radioactivos (ENRESA), Espagne (agence)
    • Agence espagnole de gestion des déchets radioactifs
  • Westinghouse Electric Spain, Espagne
    • Filiale espagnole de l’énergéticien américain
  • TECNATOM, Espagne
    • Filiale des principaux producteurs espagnols d’électricité, elle apporte des services d’ingénierie spécialisés, comme la formation du personnel ou le support technique de l’activité des centrales.
  • Societa Gestione Impianti Nucleari (SOGIN), Italie
    • Société d’Etat responsable du démantèlement des centrales italiennes et de la gestion des déchets radioactifs
  • Consorzio Interuniversitario Nazionale per la Ricerca Tecnologica Nucleare, CIRTEN-POLIMI, Italie
    • Consortium d’universités italiennes impliquées dans la science du nucléaire
  • Ansaldo Nucleare, Italie
    • Producteur historique d’énergie nucléaire italien
  • Lithuanian Energy Institute, Lituanie
    • Institut de recherche lituanien
  • L’Université de Manchester, Grande-Bretagne
    • Université britannique (plus précisemment le département « of Electrical and Electronic Engineering »)

Vous avez le détail sur cette page (en cliquant sur le logo de l’entité qui vous intéresse).

Un article, conçu en août 2022 et publié en 2023, raconte les avancées du présent projet (ainsi que de 4 autres projets similaires). Dans un premier temps, les opérateurs ont réunis dans un rapport les aspects techniques et environnementaux d’un démantèlement et conçu plusieurs scénarios, ce qui améliora notamment la compréhension des propriétés du graphite. Un logiciel de modélisation, DEMplus, a inclut un nouveau module dédié aux réacteurs à graphite. La maquette grandeur nature a été bien réalisée à Chinon. A également été conçue une méthode de test d’évaluation de l’oxydation du graphite durant l’opération de découpe.


  • Malleron et al. (2023), European collaborative e fforts to achieve e ffective, safe, and cost-controlled dismantling of nuclear facilities, EPJ Nuclear Sci. Technol. 9, 6 (2023), https://doi.org/10.1051/epjn/2022041