AW Energy est une entreprise finlandaise développant une centrale de production d’énergie houlomotrice basé sur un panneau immergé qui bouge avec le mouvement des vagues près de la côte.

Le Waveroller de AW Energy

L’énergie houlomotrice est une forme d’énergie renouvelable qui convertit l’énergie cinétique des vagues océaniques en électricité. Des dispositifs tels que les absorbeurs ponctuels, les colonnes oscillantes et les clapots capturent le mouvement des vagues et le transforment en énergie mécanique. Des générateurs convertissent ensuite cette énergie mécanique en électricité. L’énergie houlomotrice offre une meilleure prévisibilité et une moindre intermittence par rapport à d’autres sources d’énergie renouvelable.

Le produit de AW Energy est une installation houlomotrice de plusieurs mètres de haut appelée le « Waveroller ». Partiellement ou totalement immergé dans une eau à 8 ou 20m se profondeur, chaque appareil aurait une puissance entre 350kW et 1MW et un facteur de charge entre 25 et 50%.

Le dispositif aurait un système de stockage d’énergie intégrée qui lui permettrait de lisser la production de l’appareil et de répondre aux fortes variations du réseau (?).

Crédit : AW energy
Waveroller
Crédit : AW energy

Histoire, avancement et financement de AW Energy

AW-Energy est une entreprise finlandaise spécialisée dans le développement de technologies d’énergie houlomotrice fondée en 2002. D’après crunchbase, l’entreprise a à ce jour levé un tour de série A en 2004, pour un montant non déclaré, puis 15M€ en 2014, puis 10M€ de l’European Investment Bank en 2016. Elle est membre de la Solar Impulse Foundation.

Voici quelques moments clés de l’histoire d’AW-Energy :

  • 2002 : AW-Energy est fondée en Finlande.
  • 2012 : AW-Energy installe un démonstrateur de 300 kW de WaveRoller au large des côtes du Portugal.
  • 2013 : Le projet de démonstration WaveRoller reçoit le soutien financier de l’Union européenne dans le cadre du programme Horizon 2020.
  • 2015 : AW-Energy annonce un partenariat avec le groupe industriel finlandais Wärtsilä pour améliorer la fabrication et la commercialisation de WaveRoller.
  • 2016 : La société obtient un brevet américain pour sa technologie WaveRoller.
  • 2018 : AW-Energy reçoit un financement supplémentaire de l’Union européenne et de l’Agence de l’énergie de la Finlande pour soutenir le développement de la technologie WaveRoller.

L’histoire des projets, qui remontent à 1999, est présentée sur ce lien : https://aw-energy.com/projects/ .

Seabased est une entreprise suédoise fondée en 2001 commercialisant des fermes d’énergie houlomotrices.

L’énergie houlomotrice Seabased

L’énergie houlomotrice est une forme d’énergie renouvelable qui exploite l’énergie cinétique des vagues océaniques pour produire de l’électricité. Des dispositifs spécifiques, tels que les absorbeurs ponctuels, les colonnes oscillantes et les clapots, capturent le mouvement des vagues et le convertissent en énergie mécanique. Cette énergie mécanique est ensuite transformée en électricité par des générateurs. L’énergie houlomotrice présente l’avantage d’être plus prévisible et moins intermittente que d’autres sources d’énergie renouvelable. Dans ce créneau, il y a notamment Carnegie Clean Energy et Hace Wave Energy (deux projets qui ne semblent du reste pas très dynamiques).

Le système Seabased utilise des pylônes ancrés au sol par une dalle (de béton ?) à l’intérieur desquels se trouve une sorte de pompe qui, je suppose, génère de l’électricité, en étant entrainé par les bouées auxquelles elle est rattachée. Le courant des différents pylônes de la ferme est centralisé, puis acheminé sur la côte.

Histoire, projets et financement de Seabased

Seabased a été fondée en Suède en 2001 par le professeur Mats Leijon, chercheur et inventeur dans le domaine de l’énergie houlomotrice. L’entreprise est issue des recherches menées par Leijon et son équipe à l’Université d’Uppsala et au Centre de recherche sur l’énergie des vagues (CEWEC) de l’Université de Suède occidentale.

Au fil des années, Seabased a développé et affiné sa technologie d’énergie houlomotrice en menant des tests à petite échelle et en construisant des prototypes. En 2015, l’entreprise a franchi une étape importante en installant son premier parc houlomoteur commercial, le parc de Sotenas en Suède, avec une capacité de 10 MW, avec l’aide du constructeur Fortum.

Projets

Il y a eu plusieurs projets annoncés ou réalisés. Vous pouvez trouver les premiers, commençant dès 2006, ici : https://seabased.com/projects. Voici les plus actuels que j’ai trouvés:

  • En 2018 a été annoncé la signature d’un contrat prévoyant une installation de 100MW au large de Ada Foah, au Ghana. Il y avait auparavant eu un test de 400kW, complété en 2016. Un accord a été signé en été 2020 pour « revivifier » ce projet, avec le financement à 85% d’une entreprise chinoise. 2 milliards de dollars ont été annoncés pour le projet.
  • En mars 2021 a été annoncée une ferme houlomotrice de 40MW dans les Bermudes.
  • En juin 2021 a été annoncé un projet pour une installation houlomotrice pilote de 2MW en baie d’Audierne, au large du Finistère. Une ferme de 10MW était projetée en cas de réussite.
  • En mars 2023, l’entreprise a annoncé l’installation d’une ferme de 10MW en Tonga en deux phases: un premier test de 2MW, puis les 8MW restant ensuite.


Pour aller plus loin:

  • https://www.researchgate.net/publication/315657035_Offshore_Deployments_of_Wave_Energy_Converters_by_Seabased_Industry_AB

Canergie Wave Energie est une entreprise listée australienne créée en 1987 développant un système de production d’énergie houlomotrice. Elle a connu des difficultés graves en 2018-2019 et son activité semble aujourd’hui limitée.

L’énergie houlomotrice Canergie Wave Energie : CETO

L’énergie houlomotrice capte l’énergie des vagues océaniques pour produire de l’électricité. Comparée aux autres énergies renouvelables, elle présente l’avantage d’être prévisible et serait moins intermittente (rq: je l’ai lu plusieurs fois mais cela me semble douteux), offrant ainsi une source d’énergie plus constante. De plus, l’immense potentiel énergétique des océans reste largement inexploité, faisant de l’énergie houlomotrice une alternative prometteuse pour diversifier le mix énergétique et réduire la dépendance aux combustibles fossiles. C’est néanmoins une piste encore au stade de la recherche, notamment en raison de plusieurs challenges: les pics de productions sont particulièrement importants et, surtout, il y a un problème de durabilité. L’énergie produite est aussi destructrice, il est compliqué de résister au mouvement brutaux de l’eau, ainsi que la corrosion favorisée par le sel. Dans ce créneau, il y a notamment Seabased et Hace Wave Energy

Le système de captation d’énergie houlomotrice développé par Carnegie est appelé CETO, nom inspiré par la déesse grecque de la mer. Il y a eu plusieurs versions:

  • La dernière, CETO 6, est la suivante : le fonctionnement reposerait sur un « absorbeur ponctuel », qui est entièrement immergé sous la surface de l’eau. Cet appareil est constitué d’une bouée submergée située à quelques mètres sous la surface de l’océan. La bouée suit le mouvement des vagues, créant ainsi un mouvement orbital. Ce mouvement est ensuite transmis à un système de prise de force (PTO), qui est responsable de la conversion du mouvement mécanique en électricité. L’électricité produite par le système PTO est ensuite acheminée vers le réseau électrique, où elle peut être utilisée pour alimenter les foyers et les entreprises.
  • La précédente, CETO 5, consistait en des bouées immergées de 11 mètres de diamètre dont le mouvement actionnait des pompes envoyant de l’eau sous pression vers la côté via un pipeline. Cette eau sous pression était ensuite utilisée pour entraîner des turbines hydroélectriques afin de générer de l’électricité. Elle pouvait également être utilisée pour actionner les pompes d’une installation d’osmose inverse pour la désalinisation.

L’entreprise proposerait également un logiciel autour de leur solution, Wave Predictor, et une solution à destination des fermes d’aquaculture marine, Moorpower.

Histoire, avancement et financement de Canergie Wave Energie Ltd

Canergie Wave Energie Ltd est une entreprise australienne créée en 1987 par John Davidson, Michael Ottaviano. Elle est entrée en bourse le 8 janvier 1999.

Elle semble en être sortie en janvier 2019. Elle aurait été l’objet de 200M$ de financement au total, subventions incluses.

L’entreprise avait en effet été frappée par plusieurs événements en 2018: une provision pour dépréciation très douloureuse pour sa technologie CETO, brevetée en 2003, (35M$), participant à un déficit total de 64M$. L’entreprise Energy Made Clean (production solaire + microgrid), achetée en 2016 a été revendue à un quart de son prix d’achat. L’année suivante, le déficit était de 53M$, amenant l’entreprise au bord de l’effondrement. Elle aurait néanmoins été sauvée par un investissement de plus de 5,5M$ et remise en bourse le 30 Octobre 2019.

L’entreprise a eu un chiffre d’affaires de 302 289 dollars australiens et une perte de 775 406 en 2022. Ces faibles montants laissent douter de la pérennité de l’entreprise. Au regard de ses derniers produits, Wave Predictor et Moorpower, on peut penser qu’elle tente de remonter la pente en se rendant moins dépendante des subventions publiques.

Expérimentations

Il y a eu une expérimentation de grande ampleur le « Perth Wave Energy Project (PWEP)« . Ce projet a mobilisé près de 40M$, venant essentiellement d’institutions publiques a été installé au large de Perth. Une première mouture a été installée en 2011 en face de Fremantle (une ville/quartier? de Perth) a simplement servi à être étudiée et monitorée. Une seconde étape a commencé en 2012, s’est installée non loin, en face de la plus grande base navale australienne, HMAS Stirling. Il a impliqué des bouées de 11 mètres de diamètre, la technologie « CETO5 » à partir de 2013. Le test a été terminé fin 2017.

Il y a également eu un test à La Réunion, en France, le La Réunion Wave Energy Project à partir de 2011. Comme pour Perth, il devait avoir plusieurs étapes: la première, financée à hauteur de 5M€ par le gouvernement français, analysait les données et les suivantes, autosuffisantes, produisaient de l’électricité. L’installation a été détruite en 2014 par le Cyclone Bejisa. Je n’ai pas entendu parler des étapes suivantes.

Le projet pour expérimenter CETO 6 à Albany (Australie) semble avoir été avorté en octobre 2019.


Pour aller plus loin:

  • Un rapport de stage très détaillé: https://researchrepository.murdoch.edu.au/id/eprint/23113/1/Steve_Kenny_31101591_-ENG450_Carnegie_Wave_Internship-_Final_Report.pdf
  • Article très complet : https://www.abc.net.au/news/2019-10-31/carnegie-clean-energy-returns-to-asx/11656216
  • Sur CETO 6 et l’expérimentation prévue: https://arena.gov.au/blog/how-does-wave-energy-work/

Hace Wage Energy est une petite entreprise française développant un système de production d’électricité houlomotrice pouvant utiliser même les plus petites vagues créée en 2013. Le projet semble au point mort depuis 2021.

Les turbines houlomotrices HACE Wave Energy

L’énergie houlomotrice est une forme d’énergie renouvelable produite à partir de l’énergie cinétique des vagues et des courants marins. Cette énergie hydraulique est convertie en électricité à l’aide de générateurs électriques installés sur des dispositifs flottants ou immergés en mer. Les dispositifs houlomoteurs sont conçus pour absorber l’énergie des vagues et des courants marins, transformant le mouvement de l’eau en rotation de turbines qui entraînent des générateurs électriques. Les dispositifs les plus couramment utilisés sont les bouées houlomotrices, les serpentins immergés et les flotteurs oscillants. Dans ce créneau, il y a notamment Carnegie Clean Energy et Seabased.

L’énergie houlomotrice présente plusieurs avantages, tels que sa disponibilité constante et prévisible, sa faible empreinte écologique et son potentiel de production élevé. Elle peut également contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre en remplaçant les sources d’énergie fossile dans le mix énergétique. Néanmoins, elle reste au stade expérimental.

La particularité des turbines houlomotrices HACE est qu’elles pourraient récupérer l’énergie même des plus petites vagues. L’entreprise proposerait des modules, permettant des installations de 10 à 200 kW.

Il y a plusieurs éléments étranges dans ce qui est décrit. Par exemple, l’entrepreneur parle d’une source d’électricité « continue », alors que la houle n’est absolument pas continue.

Histoire, avancement et financement

HACE a été fondée en juillet 2013 par Jean-Luc Stanek, ancien (?) chirurgien-dentiste et est installée à la Technopole Montesquieu à Martillac, près de Bordeaux.

En 2016, l’entreprise aurait levé plus de 250 000€ sur la plateforme de crowdfunding Happy Capital.

Un prototype a été lancé en 2018 dans le port de La Rochelle.

Le projet a été l’objet d’une exposition additionnelle début 2021 grâce aux pécheurs de Saint-Brieuc, qui mobilisent HACE comme alternative au parc éolien auquel ils s’opposaient, en baie de Saint-Brieuc.

Un article de RadioFrance du 26 avril 2021 laisse douter de la pérennité du projet. En effet, s’il a gagné « une dizaine de prix internationaux comme celui de l’excellence décerné en 2019 par la Commission européenne dans le cadre du programme « Horizon 2020 Instrument PME », le projet Hace est aujourd’hui au point mort. » Les allégations du président, affirmant que ce serait « l’énergie la moins chère du monde » sont peu crédibles: si c’était le cas, il y aurait des investisseurs et, surtout, des projets de développement. En outre, il parle de produire de l’hydrogène avec, alors que cela pose des difficultés additionnelles considérables: comment transporte-t-il l’hydrogène de sa plateforme à la terre ferme ? Où se placerait l’électrolyseur ? Quelle technologie d’électrolyse ? Surtout: pourquoi ? Au final, on a plus l’impression de l’ajout d’un mot à la mode …

Vous avez tous les articles retraçant l’histoire du projet sur cet article : https://www.energiesdelamer.eu/2018/11/12/hace-2/