Définition: les intrants verts sont des intrants (eau, nourriture pour bétail, engrais, pesticides) ayant un impact écologique moindre que leurs alternatives, à efficacité égale.
On entend énormément parler de l’impact négatif des intrants de l’agriculture en ce moment : dommages à la biodiversité des néonicotinoïdes et du glyphosate, problème de déforestation liée à l’alimentation du bétail … C’est pour y répondre que se développent de plus en plus des « intrants verts ».
Que sont les intrants ?
Les intrants sont ce qu’on apporte à la nature pour faire de l’agriculture. Cela inclut :
- l’engrais
- les herbicides
- les insecticides (et autres biocides)
- l’eau
- l’alimentation du bétail
- les produits de soin du bétail
Chacun de ces ajouts a des effets négatifs sur l’environnement.
- Les engrais engendrent l’eutrophisation des cours d’eau, y détruisant la biodiversité.
- Herbicides et insecticides sont dangereux pour la biodiversité.
- L’irrigation peut causer l’assèchement des cours d’eau et des nappes phréatiques
- L’alimentation du bétail met une pression supplémentaire sur la surface agricole à exploiter et favorise la déforestation.
- Les antibiotiques utilisés pour protéger le bétail participent à diffuser des bactéries résistantes.
L’apport des intrants verts
Les intrants verts participent à répondre à ces problèmes. Notez que l’évaluation de l’impact doit se faire en prenant en compte l’efficacité du produit. Les agriculteurs n’utilisent pas ces différents intrants, tous souvent très chers, « pour le fun ». L’agriculture est faite pour produire de la nourriture. Son impact écologique doit être limité pour permettre la durabilité de cette production (rappel: la nourriture dans les supermarchés n’apparaît pas par magie ; 25 000 personnes meurent de faim chaque jour).
La question de l’eau est adressée par l’irrigation intelligente (il n’y a, à ma connaissance, pas de substitut) et par le développement de variétés OGM.
Je n’ai pas vu de solutions pour mieux gérer les infections du bétail. Il reste donc trois grands types d’intrants : nourriture pour animaux, pesticides et engrais.
Quelques exemples
L’exemple le plus populaire en ce moment sont les fermes d’insectes. Elles produisent du fertilisant, de la nourriture pour le bétail et l’aquaculture en élevant des mouches. Le mieux est que, pour ce faire, elles peuvent utiliser des déchets alimentaires et autres matières organiques qui n’auraient pu, au mieux, qu’être valorisé en méthanisation.
C’est le cas d’Innovafeed. Elle produit à partir des larves de « mouches soldat noir » une huile pour les volailles et les porcs, une poudre riche en protéines pour l’aquaculture et un engrais organique. La startup produit également de la nourriture pour animaux.
innovafeed.com
Innovafeed et Ynsect sont deux projets français qui ont levé plus de 100 millions d’euros. C’est un marché très prometteur.
Vous avez également des projets
- de compostage (Upcycle);
- proposant de « booster » la santé et la productivité à l’aide d’un cocktail de microbes et/ou d’extraits végétaux (Holganix, Concentric Ag, Indigoag);
- de pesticides qui auraient un impact moins négatif (Marrone bio, Zerophyto pro et Vestaron par exemple)
- utilisant des phéromones pour gérer les insectes (c’est M2i Lifescience)
Notez qu’il ne me semble pas que ces startups adoptent le terme « engrais vert« . Ce dernier semble désigner des cultures dites « couverts végétaux », qui vont avoir pour objet de protéger le sol de l’érosion et des mauvaises herbes (en occupant le terrain), puis de fertiliser le sol naturellement (ex: « Culture intermédiaire piège à nitrates« ).