Définition agriculture de précision : secteur d’innovation portant la révolution numérique en agriculture à travers des systèmes de logiciels, de capteurs et de robots. L’une des idées centrales est d’apporter la bonne dose au bon endroit.
Le problème : une agriculture à l’intuition
Il y a quelques années, les pesticides, engrais et irrigations se pratiquaient souvent avec peu de données claires, selon les connaissances et l’intuition de l’exploitant, et de manière homogène sur de vastes zones, alors même que le terrain peu varier entre deux m².
Cela favorise les problèmes classiques liés à l’agriculture:
- l’eutrophisation des cours d’eau : les engrais, en y étant charriés par les eaux de pluie, vont alimenter les algues, qui se développent tellement qu’elles peuvent y capter tout l’oxygène et y étouffer la vie aquatique. On parle alors de “zones mortes”.
- les dégâts à la biodiversité causés par les pesticides
Cela cause aussi des dégâts économiques, ces usages excessifs étant une charge pour l’exploitant.
Définition agriculture de précision
L’agriculture de précision lutte contre ces difficultés. Elle propose de cibler précisément les plantes et de ne leur donner que selon leur besoin.
Parmi les grandes innovations, il y a la reconnaissance visuelle, la gestion du climat, l’irrigation intelligente, les robots agricoles, les outils de gestion de ferme, les agrégateurs et les aides à la recherche.
Les apports de l’agriculture de précision
Des études ont ainsi montré, dès les années 2000, que moduler les intrants ou les semis selon la zone pouvait augmenter la rentabilité de plusieurs dizaines d’euros par hectare … par modulation !
Ainsi, une étude a montré une augmentation de 18.21 à 29.57$ du bénéfice net par hectare en modulant les engrais au nitrogène … en 2004 ! Cela doit être bien plus perfectionné aujourd’hui. Pour un secteur à faibles marges comme l’agriculture, ce n’est pas négligeable.
Et dites-vous que, même aujourd’hui, nous n’en sommes qu’au début de ce qu’il est possible de faire !
On pourrait limiter les effets négatifs des biocides et des engrais, augmenter la productivité, malgré le dérèglement du climat et économiser de l’eau.
De plus, en digitalisant l’agriculture, on accélérerait la recherche agronomique : les données des exploitants pourraient être utilisées pour des recherches agronomiques à très grande échelle.
Les freins
Toutefois, plusieurs difficultés se posent :
- coût de l’apprentissage pour utiliser ces nouveaux outils
- l’offre est encore en train de se structurer et il n’y a pas de solutions “tout en un” pour chaque type d’agriculteur.
- les informations transmises sont souvent imparfaites
- le dénigrement injuste des agriculteurs par l’agribashing
Il n’en reste pas moins un secteur d’innovation extraordinaire qui pourrait redéfinir la manière dont on cultive.
Notez que, même s’il remonte à la fin des années 90, le secteur est encore jeune : moins de 5% des exploitations françaises utilisent l’agriculture de précision !