Un OGM pour moins utiliser de fongicides ?

L’un des enjeux de l’agriculture moderne est, tout en augmentant la production pour nourrir une population croissante, de diminuer sa dépendance aux intrants : fertilisants, pesticides et … fongicides. Des chercheurs ont justement découvert un gène qui permettrait d’améliorer la résistance du blé à la fusariose, diminuant le besoin en fongicide :

Wang et al. Horizontal gene transfer of Fhb7 from fungus underlies Fusarium head blight resistance in wheat, Science  22 May 2020:Vol. 368, Issue 6493, eaba5435, DOI: 10.1126/science.aba5435

Cet article est issu du thread Twitter d’Agritof80, un ingénieur agronome. Un grand merci à son auteur pour nous l’avoir partagé :).

La fusariose est l’infection par un champignon de type « Fusarium ». L’un des plus problématiques est le Fusarium graminearum : il libère des toxines qui peuvent survivre jusque dans le produit transformé et être nocif pour l’homme.

Blé malade

Les solutions actuelles pour lutter contre sont principalement des pratiques (rotation des cultures, nettoyage des instruments, etc.), des fongicides et la sélection génétique.

Pour le blé, la résistance provenait jusqu’à présent d’un gène « Fhb1 » issu d’une variété chinoise.

Le magazine Science nous décrit un peu le contexte. Il y a une vingtaine d’année, les chercheurs ont trouvé une résistance chez le Thinopyrum elongatum, une herbe (ressemblant d’ailleurs un peu à un épi de blé). Après de nombreuses recherches, ils ont trouvé que c’est un gène Fhb7 qui serait en cause : il dégraderait la toxine du champignon.

Thinopyrum elongatum

Toutefois, l’avantage de la découverte n’est pas encore clair. Il n’y aurait pas d’effet négatif sur les rendements, mais il ne serait pas clair si Fhb7 serait plus efficace que Fhb1 ou augmenterait l’efficacité de ce dernier.

Ce genre de découvertes fait questionner : est-ce que les OGM ne seraient pas la meilleure solution pour protéger la biodiversité tout en permettant de nourrir la population ?