Iadys, des robots pour nettoyer les zones aquatiques

Iadys est une startup de robotique qui crée notamment des robots permettant de nettoyer les zones aquatiques, récupérant les déchets à la surface et même les hydrocarbures.

L’entreprise a accepté de répondre à nous questions.

Quelle est la solution IADYS ?

IADYS conçoit, développe et commercialise des innovations à la croisée de l’Intelligence Artificielle et de la Robotique. La startup s’engage pour la préservation de l’environnement marin avec notamment le Jellyfishbot : un petit robot capable de collecter les déchets et les hydrocarbures à la surface de l’eau. Ce robot est une solution efficace et flexible pour la dépollution de zones aquatiques plus ou moins étendues et/ou difficiles d’accès, en particulier pour les zones abritées : ports, marinas, lacs, canaux mais aussi bases de loisirs, résidences hôtelières et installations industrielles.

Quels sont les enjeux environnementaux auxquels IADYS répond ?

Chaque année, 8 à 13 millions de tonnes de plastique supplémentaire et 2,3 millions de tonnes d’hydrocarbures finissent dans les mers et les océans. On estime à 269 millions de tonnes la quantité de plastique présente dans les océans. En 2017, il y avait déjà 1 tonne de plastiques pour 5 tonnes de poissons et, si rien n’est fait, il y aura plus de plastiques que de poissons en 2050.

A cela il faut ajouter les autres formes de pollution qui souillent désormais nos océans (hydrocarbures, métaux, algues vertes, etc.). De nombreuses mesures réglementaires ont été adoptées pour éviter le rejet de déchets dans l’environnement. Malgré ces mesures, une quantité toujours plus importante de déchets, entraînés par les pluies, les vents ou simplement rejetés par négligence, se retrouvent dans les cours d’eau, les lacs, les mers et les océans. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, environ 80 % des pollutions marines sont d’origine terrestre. Il est donc essentiel de concentrer les efforts de lutte contre les pollutions au plus proche de la source (i.e. ports, fleuves, canaux) car une fois que les déchets ou les substances polluantes sont dispersés en mer, il est quasiment impossible de les récupérer et de les traiter.

Quelle valeur ajoutée apportez-vous à vos clients ?

Les collectivités territoriales sont tenues de faire respecter la législation en matière d’interdiction de rejet de déchets. Les gestionnaires de ports, de canaux, de bases de loisirs, de sites touristiques, de résidences hôtelières et même les sites industriels sont tenus de mettre en œuvre les moyens de collecte et de traitement de déchets/pollutions sur leurs plans d’eau respectifs.

Ces structures sont souvent confrontées à deux types de pollutions : les macro-déchets (plastiques, verres, débris naturels, etc.) et les pollutions accidentelles d’hydrocarbures. Les ports et les canaux sont des zones particulièrement touchées par les macro-déchets et les hydrocarbures.

Dans l’eau, les macro-déchets sont entraînés par les courants et les vents et se retrouvent en grande majorité concentrés dans des zones exiguës (entre les bateaux, sous les quais, etc.).

Actuellement, le ramassage de ces déchets est réalisé manuellement (à l’épuisette) ou, beaucoup plus rarement, à l’aide de bateaux spécialisés. Cette méthode reste épuisante pour les agents et permet de ramasser les déchets uniquement dans les zones facilement accessibles. Le ramassage des déchets dure souvent plusieurs heures pour nettoyer quelques dizaines de mètres carrés. Le coût de ce type d’opération est donc élevé pour un résultat final peu satisfaisant. Avec le Jellyfishbot, il est possible de nettoyer 1000m²/h à 1 nœud très facilement puisqu’il est radiocommandé. Une fois le filet plein, une gaffe permet de le retirer directement, sans sortir le robot de l’eau. De plus, nous travaillons sur une version autonome du robot qui sera disponible début 2021, ce qui va encore plus faciliter le travail du personnel concerné.

Est-ce que vous avez identifié des concurrents ? Si oui, quels avantages concurrentiels vous en distinguent ?

Nos concurrents principaux sont la Seabin, une solution qui est commercialisée depuis quelques années. Elle se présente sous la forme d’une poubelle immergée dans l’eau qui aspire tous types de déchets flottants. Un tissu absorbant interne d’une dizaine de centimètres de diamètre permet d’absorber de petites quantités d’hydrocarbures. Toutefois, la Seabin est fixe et a une capacité de 30L contre 80L par filet avec le Jellyfishbot. Notre petit robot est mobile, ce qui permet de cibler directement les déchets et de nettoyer une surface dans son ensemble.

Les solutions « WasteShark » et « Recyclamer » sont deux véhicules électriques de tailles similaires qui ont la capacité de collecter des déchets flottants. Leur encombrement et leur poids les rendent difficiles à transporter et à mettre à l’eau. Avec des poids respectifs de 39~kg et 90~kg, leur manipulation à terre nécessite plusieurs personnes, contre 20kg pour le Jellyfishbot qui peut être manipulé par une seule personne. Un chariot de mise à l’eau est également prévu pour des configurations complexes.

Qu’est-ce qui vous empêche, actuellement, d’occuper complètement votre marché ?

Avec la crise sanitaire du Covid-19, les priorités des collectivités et des organismes privés étaient plutôt concentrées sur la santé. Aujourd’hui, la situation économique qui en découle fait qu’il est assez compliqué pour ces structures d’investir dans les nouvelles technologies du secteur de l’écologie. Un effort est ainsi fait depuis lors au niveau de la communication de IADYS pour sensibiliser le grand public aux enjeux de la pollution de l’eau, mais aussi pour développer la notoriété du Jellyfishbot afin qu’il devienne indispensable à tout organisme possédant un plan d’eau sujet à l’accumulation de déchets ou d’hydrocarbures.